Laurent Colomb                              

Théâtrographie

Opéra langue I Presse

 

Rousseau prend langue au musée

Tribune de Genève, le 26/09/12, Sylvie Bonier


Extrait :

Attention, aventure mouvementée… On pourrait s’attendre, à la lecture de présentation d’Opéra langue, à des jeunes de banlieue slamant sur un ouvrage lyrique. Pas du tout ! Sonore et vocal, le spectacle présenté au Musée d’art et d’histoire célèbre Rousseau en prenant appui sur son Essai sur l’origine des langues. Laurent Colomb concepteur de l’ouvrage, a toujours été passionné par le langage dans sa forme primitive et l’exercice de la voix. Depuis son premier spectacle, Hank, toi plutôt une autre que moi, créé en 1991, l’auteur, comédien et metteur en scène, mais aussi enseignant et chercheur, creuse un sillon toujours plus profond dans l’univers de la vocalité, du travail sur la parole, le geste et tout ce qui les relie. Avec l’onomatopée comme ferment. […] Présenter le projet qui arrive à Genève comme un «opéra slamé» illustre-t-il la volonté de son auteur ? «Je dirai qu’il s’agit aussi d’un objet de dissection littéraire. Et que cet ensemble est très percussif, tambouriné, dans un esprit machiniste.» Paradoxalement, Opéra langue est né sans musique ni histoire linéaire. Le musicien Paul Brousseau transforme et sample les voix qui jouent avec le rythme ou les sons sur de brefs extraits de textes de Voltaire, Diderot, Leibniz, Rouseau, retravaillés par l’auteur. «L’approche est très drôle, cocasse, pleine de références historiques, télévisuelles, cinématographiques et cartoonesques. Tout le monde peut s’y retrouver, des enfants aux adultes amateurs ou non de Rousseau.» Il faudra donc se préparer à lâcher prise sans chercher à s’accrocher aux réflexes culturels.» Une façon de traverser le monde du grand Jean-Jacques en considérant le perfectionnement du langue comme une forme de «pourrissement, à l’image de l’effondrement de la société qui encamisole la nature humaine et ses passions». Vous avez dit radical ?


Opéra langue de Laurent Colomb

Sortir.ch, le 25/09/12


Opéra langue prouve que l'on peut parler de Rousseau, après des mois de célébration, sous un angle original et jamais exploité ! Cet opéra parlé, poétique et loufoque, entre slam et comédie, inspiré par l'Essai sur l'origine des langues, concilie Rousseau philosophe et Rousseau musicien. Il nous montre ce rêveur réunissant ses enfants abandonnés pour une curieuse expérience : trouver l'origine des langues... Dans une mise en scène adaptée spécialement pour le musée, "Opéra langue" est une invitation à découvrir que, des onomatopées aux mots, musique et langage ne sont jamais très éloignés l'un de l'autre.

Faut-il sauver le llllangage ? Ou le Megavocabulocipède

Quoi de neuf à Coye, 27/05/12, Catherine Jarige


Six acteurs – des enfants en quête d’auteur (ou de père ?) – alignés sur la scène, ont joué Opéra langue de Laurent Colomb, comme en « version de  concert » : le jeu frontal assumé met en valeur le mouvement intérieur, les désirs, les rêves et frustrations, mais aussi les fantasmes du philosophe ; la parole est relayée ou condensée, scandée ou déformée, tissée en une  polyphonie complexe,  et l’on admire les comédiens qui ont appris par cœur une telle partition.. Un travail considérable sur l’émission de parole, du souffle  au mot, en passant par le cri sidérant,  traduit spectaculairement la naissance du langage dans l’imaginaire Rousseauiste. Plus rêveur et passeur d’idées que véritablement philosophe, le personnage de Rousseau nous donne à voir la souffrance existentielle d’un homme qui se sentait traqué par les autres, lui l’ami des hommes. Mais le texte  ne se départit jamais d’un humour et d’une joie constants. Sa mise en question de la langue passe par le questionnement anthropologique,  effleure le métaphysique et aboutit au politique  et à l’éthique. Source ou conséquence de la vie sociale, le langage humain avait pourtant bien commencé, dans le vieux jardin,  du côté de l’amour ; mais -punition divine de Babel- il  a dévoyé l’homme de sa nature originelle et l’a acculé à la dépravation. Usages commerciaux, livres, appareil des lois,  harangues, croyances,tyrannie, et tout l’édifice construit par la raison  finit par apparaître au personnage philosophe comme une véritable catastrophe. Jusque là accroché à ses béquilles (herbier, rêve, moi), il doit se rendre à l’évidence : l’homme a perdu sa nature, il veut revenir… On se rappelle la plainte du Gorille d’après Kafka qui criait à la fin son désir de « retourner » et c’est impossible… Mais dans Opéra langue, l’enfant-placard, autiste entravé dans sa difficulté de communiquer, détiendrait pourtant une clef redonnant l’espoir de renouer avec une langue « naturelle ». Le propos, la mise en scène, l’oralité, tout a surpris et désorienté un public très partagé mais touché de cette première. Si certains ont su se laisser porter par les sons du langage, ouvrir leurs « écoutilles » -les trous de l’âme -aux sensations et suivre la « démarche sensible » de Laurent Colomb, d’autres ont perdu le sens  très vite et se sont plaints de n’avoir rien compris.  L’engagement total des comédiens, les trouvailles de mise en scène, (la marche de l’évolution, les automates, le potager de poche, la vaticination de Merluche fée sorcière), l’humour , les jeux de langage , la distance ironique vis à vis de ces grandes questions, les contrastes de personnages et la belle musique contemporaine  des voix, étaient – me semble-t-il des incitations et des guides suffisants . On peut ressortir frustré d’un tel spectacle si bruissant , si truculent ; il faudrait  en effet le revoir pour en saisir toutes les subtilités.

Et, pour une autre approche de la question du langage humain, allons lire Rousseau… et tous les autres.


Commentaires : http://coye29.com/blogs/blog6.php/2012/05/27/opera-langue


La compagnie compiegnoise des Lucioles prépare sa nouvelle pièce à la Manekine

Oise Hebdo, 26/09/11, P. V.


Extrait :

[…] Appel à projet auquel a répondu la compagnie des Lucioles, labellisée pour sa pièce «Opéra langue» écrite spécialement par laurent Colomb. Frappé par «l’exaltation de la prose» du Livre 1 des célèbres Confessions, l’auteur s’est surtout inspiré du plus confidentiel «Essai sur l’origine des langues».

« Longtemps relégué au rang des œuvres mineures du philosophe, cet ouvrage complète et parachève sa réflexion sur l’origine des mots. On découvre dans cet essai l’importance du geste puis de l’onomatopée comme support d’une première expression linguistique» Note laurent Colomb, passionné par les langues et le travail de la voix.

    À travail «Opéra langue», Laurent Colomb, qui signe également la mise en scène tente de «traduire les travaux de Rousseau sur l’origine des langues» à l’aide d’une galerie de personnages allant du philosophe lui-même à Adam ou Ève en passant par «la femme à tue-tête».

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