Laurent Colomb                              

 

As a poet and novelist writing in Japanese, I would like to recommend Mr Laurent Colomb’s project to compose a play based on the onomatopoetic property of Japanese language.

Japanese is widely known for its broad stock of onomatopoeia. For example, the way rain falls is expressed by onomatopoeia like shito-shito (light and soundless), zaa-zaa (rather heavy with sound), zan-zan (very heavy), and these words are never used to modify other phenomenon.

They are produced purely from the sense of sound and motion, without any semantic root in etymology. And this fact makes Japanese onomatopoeia very interesting for non-native users of this language. The phonological relation between pronounced sound and real natural sound should be deferent according to the language.

This is the reason I am fascinated by Mr. Colomb’s project. Since his langue maternelle is French, Japanese onomatopoeia may produce deferent effect in his personal phonetic system.

And I believe that his profound talent and knowledge as a playwright/linguist produce a wonderful stage of experiment.


Natuski Ikezawa


C’est Philippe Minyana, auteur en résidence à la Chartreuse en 1996, qui m’a fait connaître Laurent Colomb.

La surprise fut de taille, je découvris lors d’une lecture, un talentueux auteur-comédien, inventeur d’une langue qu’il proférait, éructait, mastiquait pour la rendre sous forme de sons audibles et inaudibles en correspondance avec les bruits du monde.

Il est dans l’ordre des choses pour Laurent Colomb de s’intéresser au Japon et à sa culture. Ses goûts allant du Manga au Bunraku font état de l’écart artistique qu’il entretient avec sa langue : il la manipule de telle sorte qu’il rompt les frontières linguistiques et invente un langage unique. En résidence à la Chartreuse il a été un compagnon amical et attentif aux autres, sa bonne humeur et sa disponibilité lui ont permis des contacts chaleureux avec un public conquis par ses performances d’acteur.


Françoise Villaume


KYOTONOMATOPEE

Ou lorsque le langage monte sur scène


Quoi de commun entre le japonais et le français ?

L’onomatopée, cher auditeur.

A quoi sert l’onomatopée ?

A rien et à tout. Elle est le balbutiement de l’enfant, le son qui imite l’extérieur –animaux, vent, mer, rivière, maman- qui ausculte l’intérieur-gorge, ventre, os et ce qui sort du puits de l’âme et de la racine des émotions. Un son qui peut faire sens en désignant déjà, ou pas encore.

C’est pourquoi l’onomatopée est universelle. Un Japonais comprendra l’onomatopée française, un Français comprendra l’onomatopée japonaise.

Nuance : nous sentons quand même la puissance expressive supérieure des phonèmes de la langue japonaise dans ses onomatopées, non seulement la panoplie de ses syllabes, mais ses timbres, ses émissions vocales puisées au fond de nos os, de notre corps tout entier.

Voilà ce que nous dit Kyotonomatopée. Trois personnages qui tournent autour de la langue universelle, un enfant qui s’émerveille et pose ses sons sur le réel, la relation humaine qui s’enclenche à travers la langue onomatopéique ou littérale, ou qui peut se défaire dans le cataclysme.

Trois acteurs, une Japonaise, deux Français, sur scène.

En vrai, un personnage, au centre : la langue, la vôtre, la mienne.


Frédéric Deval

Kyotonomatopée

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