Laurent Colomb                              

 

Théâtrographie

Chicken-troy I Digression critique



Chicken-troy

Chicken-troy rassemble sous la forme d’un recueil de dialogues vifs et comiques deux personnages en rapport dominant/dominé autour d’une vision idéalisée du corps. Une langue artificielle constituée d’emprunts au vocabulaire du culturisme oriente cette perception prototypée, coordonnée à un programme de développement personnel. Constitué de néologismes à connotations anatomiques et pseudo-zen et de vire-langues particulièrement éprouvantes à prononcer, le texte s’apparente en définitive à une partition athlétique vocale. C’est pourquoi il est écrit pour la scène.


Chicken-troy s’inscrit dans la logique d’une réflexion personnelle fondée sur la représentation corporelle de la voix et sur la question de l’organicité dans la langue. Entre 2005 et 2006, cette réflexion s’est associée à une immersion dans le monde du bodybuilding au plus près des réalités de cet univers. En fréquentant un club de sport plusieurs mois et en feuilletant la presse spécialisée, j’ai constaté une certaine adéquation entre le jargon utilisé dans cette activité et l’activité elle-même, comme si la spécificité de cette langue (très inventive dans ses catalogues d’équipements) reposait sur sa capacité à mobiliser dans sa prononciation un maximum de muscles faciaux et à les pousser au maximum de leur capacité.


Un article paru en français dans la revue Cahiers de poétique N°12 2007 et en anglais dans la revue Parole #1 : The Body of the Voice 2009, poursuit et clôt cette investigation sur les formes du langage fitness.


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Scène