Laurent Colomb
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La Voix qui nous raconte
> Extrait de la conférence
Extrait de la conférence :
Zhiyi, moine du temple Tiantai, présumait au VIème siècle que chaque son était lié à un organe interne. Correspondances diversement exploitées en Phonothérapie (Patrick Torre) et Chant harmonique (Philippe Barraqué)… pour ne citer que quelques-unes des écoles françaises de « réflexologie vocale » tout autant inspirées d’acupuncture, qui font de la voix un agent curatif.
Car en effet, si nous compartimentons le corps depuis l’enfance, écartant certains sons de notre symphonie intime, confinant certains organes, fosses et cavernes osseuses au silence, c’est pour atrophier la voix à l’expression du langage articulé dont le prisme fréquentiel se limite souvent à une octave et les harmoniques aux seules phonèmes d’une langue : la nôtre. Il est possible de réunifier cette architecture vibrante qu’est le corps par l’usage de vocalises inouïes - avec tout le respect et le soin nécessaire due à notre chair intime - et de frictions vocaliques, consonantiques… aux vertus soignantes. Car chanter peut se résumer à un massage intérieur, restructurant l’organisme en s’appuyant sur ces zones sensibles actionnées par le son : les cavités de résonances strictement ORL (laryngo-pharynx, bucco-pharynx, naso-pharynx) le long du tractus vocal, mais également toutes les plages sensorielles détectrices d’ondes acoustiques, capables de recueillir ces vibrations dont la place dans le corps évoque sans conteste les lieux-racines de la médecine tantrique des centres d’énergie …au croisement de notre anatomie sphinctérienne.
À nous de susciter ce monde intérieur de la parole ou plutôt des sons de la parole débarrassée du discours dont l’articulation labiale, dentale et palatale entre en relation avec les différents topos ou lieux (nœuds ?) profonds de notre organisme.